mercredi 7 mars 2012

Des montagnes à la mer

Des montagnes...


Notre vie à El Bolson s’est écoulée doucement et confortablement. Demeurer plus que les 2-3 jours usuels des backpackers nous permet de nous «infiltrer» dans la vie quotidienne des bolsonaises et bolsonais (appellation à vérifier): deux semaines dans un petit coin de paradis.


Il y a d’abord le fait que l’endroit est une véritable ruche de hippies. Un moment, on aurait cru être en 1970, d’autant plus que les Renaud de cette époque ne sont pas rares. Ils vivent de peu, et passent 3 -4 jours sur 7 à la «feria artesanale» où ils vendent ce qu’ils ont fait de leurs mains durant les 3 autres jours: bijoux, vêtements, jouets, décorations, équipement de maté, confitures, etc. etc. Un deuxième regard permet rapidement de comprendre qu’au delà du commerce, c’est aussi (et peut-être même plus?) le plaisir de se retrouver qui rend les gens joyeux: le marché est une véritable fête, bonifiée de numéros de cirques amateurs mais sympathiques, jouant autant sur les prouesses physiques que la verve clownesque.


Autour de la ville, des montagnes sur 360 degrés, et sur les contreforts, de multiples fermes, petites et grosses, laitières et fruitières, maraichères et herboristes, qui profitent du climat doux et humide estival. On peut visiter la plupart. Sur le chemin, on découvre des domaines superbes, plus ou moins vastes, et très bien tenus. Chacun à entre 1 et 3 chiens, qui semblent rois en Argentine, plus les chiens errants. Une magnifique symphonie canine quand ils s’y mettent en choeur.


Un après-midi nous sommes partis conquérir le Piltriquitron, un des superbes massifs entourant la ville. D’abord, un voyage de taxi d’une bonne demi-heure sur un chemin de 11 km en pente raide et en virage à épingle. Le chauffeur, dans la soixantaine, prenait un plaisir certain et une fierté évidente à négocier la route avec l’intensité d’un Jorge Daponte ou autres José Froilán González. Au bout de la route, nous avons jeté un coup d’oeil vertiginé sur la plate-forme de départ des parapentistes avant de grimper vers le Bosquet Taillé, (Bosque Tallado), une bonne idée sur papier qui a donné quelque chose de fasinant: depuis 15 ans des sculpteurs de toute l’Amérique du Sud viennent se choisir un arbre mort mais toujours debout (ou couché pour certains) et y laissent leur griffe. Très sympathique et stimulant, surtout dans un tel décor.


Plus loin, au refuge, on peut de récompenser de la marche devant une bonne bière maison, un traditionnel maté et une pizza faite sur place. L’attirance éternelle qu’exercent les sommets sur moi a dû être tenue en laisse... pour cette fois.


Parenthèse sur le maté: tout le monde en Argentine en boit, toute la journée, sauf aux repas. C’est en réalité beaucoup plus une activité sociale que gustative, quoique son goût amer me plaise personnellement. Les règles qui en régissent la dégustation sont à la fois tacites et très pointues: c’est un plaisir donc de «s’améliorer» à chaque occasion. Pour moi, c’est avant tout un de ces symboles qui représentent merveilleusement l’art de vivre doucement, en goûtant le temps qui passe, en bonne compagnie. Parfait pour les vacances!


... À la mer!


Depuis samedi, nous sommes passés à l’est, à Puerto Madryn, bourgade côtière, avec plages de sable blanc, palmiers obligatoires et multitudes d’Argentins bronzés uniformément. Si El Bolson était le Banff local, ici nous nous retrouvons comme en Floride, sous un soleil intense mais agréablement tempéré par un fond d’air frais qui trahis son appartenance Patagone. Baignades, promenades, et rires devant Pierre qui se demande quel est cette substance chaude et poussiéreuse qui coule entre ses orteils. Tout près se trouve la Péninsule Valdez, Patrimoine de l’Unesco et hang out de Baleines, phoques, éléphants de mer et épaulards, ces princes des océans. Nous tenterons notre chance de voir ces derniers en fin de semaine, mais ne retenez pas votre souffle: il faut être chanceux, même si c’est la bonne époque. Par contre, nous sommes assurés de se gaver de pingouins et lions de mer (espéce de phoque).


Nous logeons chez Gaston, sympathique maître d’hostel, qui organise des Asado (barbecue typique argentin) aux deux jours et auxquels il est difficile de refuser, tant la viande cuite très lentement sur des charbons ardents est délicieuse. Comme le maté, l’Asado est une affaire de famille ou d’amis, qui se partage devant un bon Malbec de la région de Mendoza ... à condition que le fils de 4 mois dorme!! Chaque soir est une aventure...


À bientôt!


Mateo y todos


** Dû à des contretemps de nature technique, nous tenterons de présenter des photos un peu en retard...**

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire